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23 octobre 2019 - Fès de haut en bas

  • Photo du rédacteur: Bob Mauranne - My Trips
    Bob Mauranne - My Trips
  • 12 nov. 2019
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 nov. 2019

9h30 : Tant qu'à être dans un palace, profitons-en : petit déjeuner gargantuesque au dernière étage du palais, avec une vue dégagée ! 


10h50 : Je décide de prendre de la hauteur en démarrant la journée par une vue surplombante de la ville, depuis les tombeaux des Mérinides situés au-dessus de Bab Guissa. J'entame donc la grimpette. Je traverse tout d'abord un premier cimetière surveillé par un monsieur qui, surgit de nulle part, s'annonce comme le gardien de l'endroit. Il m'indique qu'il s'agit du cimetière dédié à ceux qui habitent à proximité de Bab Guissa et que l'on en trouve un à chaque porte de la ville. Il me propose, comme toujours, un tour du propriétaire, en jouant le guide touristique rémunéré. Je préfère poursuivre seul.


Une fois au sommet de la colline le point de vue permet de mieux mesurer la taille de ce qui est considéré comme la plus grande médina du monde.


Au loin, au Nord, des collines recouvertes d'oliviers me font envie. Ce sera pour demain. 




Je redescends tranquillement vers la médina par Bab Guissa. Mes pas me conduisent dans des ruelles non commerçantes où l'on ne croise quasiment personne. Tout est très calme. Toutefois, derrière certaines portes burinées par le temps, des bruits se font entendre qui laissent deviner des activités artisanales.  


Sans aucun doute les rares individus que je rencontre vont alimenter des ateliers en marchandises brutes (peaux, planches ...).








Un porte ouverte me donne à voir un monsieur, seul dans son micro atelier sans fenêtre, avec comme seule compagnie une toute petite télévision installée en hauteur et qui déverse son lot de publicités racoleuses...


L'artisan lisse de toutes petites pièces de cuir avec une bouteille de Coca Cola en verre après les avoir succinctement dépoussiérées. Je comprendrai plus tard que ces bouts de cuir viennent des peaux de moutons de 3ème catégories et desquelles on ne peut tirer que de petites pièces.


Un micro mezzanine, à peine protégée des intempéries et accessible par une échelle de meunier, contient son stock, et, surtout, sa machine à coudre avec laquelle il assemble ses pièces pour fabriquer des sacs à mains.


Ce moment avec lui est très agréable, même si la discussion n'est pas des plus passionnante. En effet, il ne parvient à me répondre qu'avec des oui pleins de sourires, finissant toutefois par lâcher : "Lille, Monaco ... Foutubil" ... en riant de bon coeur ... Le foot comme objet mondial commun donc partageable avec tout le monde ! Où Zizou devient un demi-dieu planétaire ! J'essaie encore plusieurs options de questions à réponses faciles, mais clairement ce gentil monsieur ne parle pas ma langue...


Je poursuis mon chemin de façon aléatoire, guidé par les bruits, les odeurs et par le plaisir de ne pas savoir où je vais. Ici l'odeur du bois quand j'approche de la micro menuiserie, là celle des peaux de moutons toutes fraiches à l'odeur moins réjouissante...


Je mets mon smartphone en mode enregistrement sonore pour garder des traces de tout cela.

Un passage donne accès à une petite place pleine de monde. Je ne comprends pas tout de suite la raison de cet attroupement. Tout le monde est là debout, à discuter...














Rapidement je constate que chacun a avec une petite chose à vendre : deux chaussons d'enfants, un tissu, une djellaba ... C'est un vide grenier vestimentaires en fait ou tout s'échange pour quelques dirhams.






Je me dirige au Sud-Est de Fès El Bali, en direction de la Mosquée des Andalous.


Je découvre une petite cour à vocation commerciale dans laquelle règne une atmosphère très singulière, avec les charriots à bras bleus, typiques de Fès El Bali et les commerçants immobiles dans leur micro boutique en attendant de potentiels clients. Une douce lumière habite l'espace grace à un plafond en treillis.



Le plus intéressant de cette scène de vie (pas visible sur la photo) c'est la succession de postures similaires des commerçants assis, inertes, comme éteints, et presque invisibles tant dans leur immobilité ils se confondent avec les tissus qu'ils vendent. Ce sera mon cliché préféré de ce séjour.



Je m'arrête quelques instant au niveau petit ruisseau canalisé qui borde la Chawouara Tannerie, d'où je vais assister à une scène étrange et dérangeante....





J'aperçois un homme accroupi au bord de l'eau saumâtre de ce petit ruisseau bien bien pollué, par la tannerie en particulier... On dirait un chercheur d'or. En tout cas il a le même équipement et reproduit les mêmes gestes qu'eux, fouillant dans la terre noire de sa gamelle. De temps en temps il prend un tout petit bout de matière et la porte à sa bouche avant de la recracher ! Je rêve ou quoi ? A deux reprises il finit par mettre la matière au fond de sa poche... je comprends alors que la passage dans la bouche sert a goûter, pour juger de ce que c'est et à nettoyer ... Je ne suis pas trop du genre à faire la chochotte mais j'avoue que j'ai eu un peu de mal sur ce coup. A t'il trouver de l'or ? De l'argent ? Est-il juste dérangé ?

Quittons ce coin ci !




Ici deux ouvriers se chargent de finir la découpe des peaux avant de les livrer à leurs collègues de la Chawouara Tannerie juste en face.









Je poursuis ma promenade en direction du quartier de la Mosquée des Andalous vers le Sud-Est.

Un petit panneau discret indique un restaurant avec terrasse. Ça j'adore, même si la température n'est pas très élevée, c'est l'assurance d'être au calme avec une vue dégagée. Je m'engage dans la ruelle et me trouve entouré d'enfants et de leur maman. C'est l'entrée de la maternelle ! Fausse route ? Je continue dans la petite ruelle et 20 mètres plus loin j'arrive devant le "Riad Palais Bahia Fès".


Accueil très agréable.  


Et là, une fois passée le microscopique accueil, quel contraste avec l'extérieur !


Je demande s'il est possible d'accéder à la terrasse juste pour boire un verre. On me dit que oui. Une fois arrivé en haut je constate qu‘en fait, l’été étant fini, la terrasse est déjà fermée en théorie.


Comme j’ai simplement demandé à boire un verre, le gars m’apporte … le menu … bien sur … suis-je bête … Bon pourquoi pas car en fait j’ai plutôt faim.


Etant visiblement seul dans les parages, je me dis qu’ils risquent de faire à manger uniquement pour moi ce qui m’ennuie un peu. « Pas dé proooooblèmmmes » me dit le monsieur ». Alors un Tajine por favor … J’aurai tout le temps nécessaire pour prendre des notes dans mon carnet de voyage, faire du traitement d’images avec mon smartphone et refaire le monde pour partie avant de voir arriver mon repas… En effet la cuisine était déjà fermée et la cuisinière rentrée chez elle… Donc 1 heure plus tard en gros je finis par me délecter d’un exceeelllllent Tajine !


Cette terrasse est absolument idéale pour celui qui veut écouter l'appel des muezzins de la ville à l'heure de la prière. Je ne sais combien ils sont mais c'est assez impressionnant d'un point de vu sonore ... Cela fait partie de la "couleur" de la ville. Pour ceux qui oublieraient, depuis le confort de cette terrasse pour touristes., on n'est pas à Cannes mais bien au Maroc.


15h34 : Après un long tour par des ruelles d'habitation très calmes car dénuées de tout commerce, je remonte vers la partie Ouest de la ville et j'arrive à Bab Jeloud. Je grimpe jusqu'à la terrasse du restaurant Bouanana pour boire un café. J'ai la sensation qu'une semaine vient de s'écouler depuis ce matin tellement il y a eu d'évènements divers et variés.


Je fais un check général des photos déjà prises, comme ma voisine qui m'a tout l'air d'être une baroudeuse. Nous faisons connaissance. Elle s'appelle Claudia. Elle est portugaise. A 37 ans, après des années de travail comme infirmière psychiatrique, elle a saturé, comme d'autres. Elle est au Maroc pour un séjour de 1 mois, seule, à moto. Ce voyage n'est que le début d'un périple qui doit durer 4 ans si tout va bien. Chouette !


Nous sympathisons et décidons de faire un petit tour de la médina ensemble, au hasards des ruelles, évitant les plus touristiques. Nous passons un agréable moment qui s'étirera jusqu'en fin de soirée autour d'un verre dans un bar de la rue Talla Al Kebira. Bon voyage(s) miss.



Mon légendaire sens de l'orientation me permettra, une nouvelle fois, de me planter complètement lorsque je rentre à mon fameux palais. Bon, certes, certaine rues sont à 100% dans le noir... mais quand même, c'est agaçant ! 

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